Réflexes archaïques, indispensables au bébé…
à l’être humain

Réflexes de succion, de déglutition, agrippement de la main, coordination, sont quelques-uns des réflexes archaïques, appelés aussi réflexes primitifs. Des réflexes qui induisent d’abord des réactions instinctives, avant d’être à la source des apprentissages de l’enfant, de la construction de ses comportements, du maintien postural… 

Ces réflexes « innés » apparaissent au cours de la vie fœtale, au moment de l’accouchement et lors de la première année de vie, avant d’être normalement « intégrés » par le bébé. Lorsque ce n’est pas le cas, apparaissent difficultés d’apprentissage, mauvaises postures fatigant corps et cerveau et nécessitant de mobiliser énergie, stress, attention.

Vous l’avez compris : pour prendre soin des réflexes archaïques du bébé, de l’enfant et du futur adulte, il est essentiel de se pencher sur les 3 phases clés dans l’intégration des réflexes primitifs : vie intra-utérine, accouchement, première année de vie…Histoire de découvrir les raisons possibles, voire probables, d’une non-intégration de ces réflexes.

Intégration des réflexes archaïques : tout débute… avec la grossesse

Tous les spécialistes l’affirment : tout problème physique, psychologique, tout choc émotionnel peut perturber la vie intra-utérine et par là-même l’apparition ou l’intégration des réflexes. Certains réflexes primitifs se révèlent, en effet, au cours de la vie fœtale.

La raison ? Le tube neuronal, structure à partir de laquelle se construit le système nerveux du bébé, se forme au cours des 5 premières semaines de la grossesse. L’embryon va avoir une première réaction rapide et involontaire de protection. Cette réaction a été identifiée comme  » Réflexe de Paralysie par la peur  » ¹. 

Ensuite, vers 9 semaines de vie in utéro, les réflexes intra-utérins émergent comme le réflexe de Moro, le réflexe de succion, le réflexe tonique asymétrique du cou, le réflexe spinal de Galant, le réflexe de Babkin…

Le développement du cerveau dépend de la stimulation sensorielle 

La myélinisation du cerveau² commence à se mettre en place, vers 9-10 semaines également, avec les premiers réflexes primitifs. Or le développement du cerveau du fœtus se fait grâce à :

  • la stimulation passive par la mère : quand elle marche, respire, parle, mais aussi via les battements de son cœur…
  • la stimulation active du fœtus quand il bouge sa tête, suce son pouce…

Les mouvements de la mère sont indispensables pour favoriser la construction du système neuronal. En effet, le rythme de la mère permet au cerveau de se développer, d’intégrer la sécurité intérieure, une stabilité.

Pour comprendre précisément pourquoi le mouvement est essentiel au développement de l’être humain, c’est par ici.

A savoir

maman avec une grossesse sereine, calme, secure = fluidité des mouvements du fœtus

maman avec une grossesse stressante = mouvements du fœtus plus saccadés. Le fœtus associe stress et mouvements brusques in utero !

Attention, ces deux exemples ne doivent nullement vous culpabiliser en tant que mère ou future mère !

Vous rencontrez, ou avez rencontré des difficultés pour vous mouvoir, pour raisons médicales par exemple ? Contactez-moi pendant votre grossesse ou après la naissance de votre bébé pour analyser les répercussions potentielles sur votre enfant et surtout les moyens d’y remédier.

Quels facteurs de stress peuvent impacter les réflexes archaïques du fœtus ?

une grossesse vécue comme une bonne ou une mauvaise nouvelle,
la toxicité du milieu utérin, comme les cigarettes, l’alcool, les drogues,
une exposition à de hauts niveaux de rayonnements électro-magnétiques et des ondes : plaques inductions, micro-ondes, wifi, mais aussi échographies.

Attention : les échographies pour convenance ou plaisir, ainsi que les échographies en 3D ne sont pas bonnes pour le fœtus. Respectez les indications médicales,

✓  l’alitement de la mère pendant une courte ou longue période,
✓  la malnutrition de la mère,
✓  le stress émotionnel de la mère.

Pour autant même si vous êtes dans l’une de ces situations, les réflexes archaïques de l’enfant peuvent tout à fait rester actifs. En effet, tout dépend de la période de la grossesse durant laquelle ces facteurs de stress et perturbations sont apparus. L’impact sur le fœtus est plus important si ces événements surviennent pendant une phase d’émergence du réflexe. 

Accouchement, moment clé pour activer les mouvements réflexes

Césarienne, forceps, ventouses, accouchement interminable ou trop rapide, péridurale, détresse fœtale, cordon ombilical mal positionné… mais aussi accouchement par le siège ou naissance prématurée sont autant de facteurs de stress qui impactent le nouveau-né.

La raison ? Elle est simplement physiologique biologique. Lorsque le bébé est prêt à venir au monde, il passe en mode « alerte maman ». Conséquence : il provoque la libération d’hormones afin de déclencher le travail d’accouchement. 

Et c’est là, que la « magie » opère. Des réflexes vont naturellement s’activer pour que l’enfant puisse s’engager dans le canal utérin pour sortir du corps maternel. Le bébé réagit aux contractions de la maman, aux stimuli ainsi procurés et initie différents mouvements : 

il va bouger sa hanche (réflexe de Galant),
il va mettre en action ses mains (réflexe de Babinski),
il va solliciter le réflexe tonique asymétrique de son cou.

« Il y a interaction entre les contractions de la mère qui stimulent la colonne vertébrale du bébé et les réponses motrices du bébé qui déclenchent une nouvelle contraction » Claire Lecut³

Tout ce process, ô combien naturel, ne peut pas être mis en œuvre de la même manière en cas de césarienne programmée, lors du recours à la péridurale, lorsque le bassin est bloqué. Le bébé qui ne peut pas bouger comme il le devrait dans le col utérien verra nécessairement l’activation de ses réflexes amoindrie. Conséquence, le processus d’activation des réflexes ne pourra pas se faire ou alors, se fera de manière partielle et incorrecte.

Vous avez vécu une telle situation lors de votre accouchement ? Pour vous rassurer et permettre un bon développement cérébral, un bon tonus musculaire et une bonne intégration des réflexes de votre enfant, profitez d’un accompagnement précoce après la naissance et contactez-moi.

Réflexes archaïques lors de la naissance : comment les stimuler ?

Que la naissance se soit déroulée le plus naturellement possible ou qu’il ait fallu une césarienne, que l’enfant soit prématuré ou se soit fait attendre, peu importe. Bébé est désormais bien présent. Il est donc temps de s’attarder sur les premiers réflexes à stimuler pour favoriser un développement de l’enfant à son propre rythme.

Bébé cherche à se nourrir : réflexe de succion

Le réflexe des points cardinaux permet au bébé de rechercher la source de nourriture et d’ouvrir la bouche pour se nourrir. Lorsqu’il a cette capacité à tourner la tête, et à ouvrir la bouche du côté que l’on a stimulé, alors le réflexe de succion est prêt à fonctionner. Le réflexe des points cardinaux est au maximum de son efficacité dans les 2 premières heures après la naissance.

A savoir : ce réflexe ne s’active que quand le bébé a faim. Il s’intègre donc beaucoup mieux pour des enfants nourris à la demande qu’avec des horaires définis.

Il est donc très important que le bébé puisse téter dans les 2 h suivant la naissance. S’il n’a pas accès au sein, cela peut tout simplement être le petit doigt de la personne avec qui il est. (doigt propre évidement). 

A défaut, ce réflexe va rester sous forme affaiblie dans le corps, et il sera difficile de le réactiver ultérieurement. A terme cette non-intégration pourra perturber la prise de nourriture, le langage, l’articulation, la dextérité et la capacité d’établir de bonnes relations avec son entourage, son environnement.

« Si ce réflexe est toujours actif le développement des lobes frontaux et des premières parties pensantes du cerveau sera entravé. Cela signifie que lorsque cette partie du cerveau devient importante vers l’âge de 8 ans, la réflexion et le traitement de l’information resteront immatures, rendant difficile l’accès à des concepts complexes, qu’ils soient intellectuels ou émotionnels » Carol White et Lee Baxter

Mais PAS de panique tout de même. L’information en amont permet de favoriser ces moments de connexion autant que possible, mais la vie est pleine d’imprévus. L’essentiel est de savoir pour agir le plus tôt possible.

Grâce à la neuroplasticité, c’est à dire la capacité étonnante du cerveau à se remodeler et à s’adapter tout au long de la vie en réponse à de nouvelles expériences, à l’apprentissage et aux défis,  il est toujours possible d’agir et d’apporter des changements positifs à notre cerveau, que soit l’étape de la vie. Notre cerveau reste malléable et ouvert aux transformations.

Un réflexe de succion bien intégré permet au bébé de développer ses réflexes d’agrippement. Il est, alors, capable d’utiliser ses mains pour se nourrir, et plus tard développer des capacités pour agripper, porter à sa bouche… 

A savoir : il est très important de laisser les enfants explorer leur nourriture avec les mains, sentir les différentes textures, manger avec leurs doigts.

Allaitement… ou pas

Idéalement, dans les 2 heures suivant la venue au monde, le bébé devrait être nourri. 

Il peut être placé légèrement en dessous du sein, sur le ventre de sa maman, afin qu’il puisse sentir le colostrum et grimper jusqu’au sein pour celles qui souhaitent allaiter. Et pour celles qui veulent vivre l’allaitement intuitif, ce que l’on nomme le Biological Nurturing (BN), n’hésitez pas à me contacter. Cette approche remet le naturel et le physiologique au centre avec comme priorité : redonner confiance à la mère et assurer son confort.

Si tel n’est pas le cas, ou si la maman tire-allaite, le principe reste le même. Le biberon devrait être donné dans les 2h suivant la naissance. Pour que l’enfant puisse expérimenter ce réflexe des points cardinaux, et tourner sa tête d’un côté puis de l’autre il est essentiel de mettre la tétine sur l’un puis l’autre côté de la commissure des lèvres. 

LA règle à respecter : nourrir le bébé à la demande pour que le réflexe des points cardinaux puisse s’activer.

Un bébé allaité prend, de fait, une fois le sein droit, une fois le sein gauche, en alternance, ce qui lui permet de travailler différents réflexes, de tourner sa tête d’un côté puis de l’autre, de regarder également sa maman de différents points de vue et donc de stimuler sa vision et son audition. Si vous nourrissez votre bébé au biberon, à la soft cup, ou au DAL (dispositif d’aide à l’allaitement) n’oubliez pas de le placer d’un côté puis de l’autre afin de stimuler ses différents sens.

Zoom sur l’alimentation des grands prémas

La coordination succion/déglutition d’un grand préma nourri par sonde et donc intubé, n’est pas acquise. Soyez vigilant€ avec l’intubation, pensez à rassurer votre enfant sur le fait qu’il est nourri d’une manière différente. 

Une fois la sonde enlevée, vous devrez stimuler chaque côté des joues au moment de l’étape « alimentation » pour déclencher le réflexe. Des massages à l’intérieur de la bouche peuvent également être réalisés, notamment en cas de troubles de l’oralité alimentaire. 

A savoir : les troubles de la succion, de la déglutition peuvent entraîner des troubles de l’oralité, à savoir des difficultés en lien avec l’alimentation. Et la prématurité, les sondes naso-gastriques sont des causes traumatiques pouvant générer ce type de troubles et blocages.

Mon conseil : un suivi avec une orthophoniste spécialisée dans les troubles de l’oralité peut s’avérer nécessaire, le plus rapidement possible après la sortie de la maternité.

Stimulation des réflexes primitifs des bébés nés prématurément ou par césarienne

La violence d’une telle arrivée au monde impose de prendre soin de ces enfants. L’idéal pour qu’un tel bébé reçoive le maximum de stimuli est simple… même si ce n’est pas toujours évident au quotidien.

Ce bébé doit être porté et bercé, à bras ou en écharpe de portage (physiologique), contre la poitrine du parent, dès la naissance, et de préférence en peau à peau. Une attitude parfaite pour recevoir des stimulations similaires à celles qu’il recevait in utero, et qui aidera à la maturation et l’intégration des réflexes primitifs. Ce type de portage et de bercement participe au renforcement du tonus musculaire ainsi qu’au développement des connexions entre les différents niveaux du cerveau.

Découvrez notre article sur le portage physiologique sur le blog.

Notre conseil : n’hésitez pas à placer votre bébé sur un hamac et non à même le lit dans la couveuse. Vous pourrez ainsi exercer de petits balancements régulièrement !

En lire davantage sur le développement de l’enfant dans sa première année

1.(Kaada,1988)
2.La myélinisation du cerveau, c’est comme l’ajout de gaine isolante autour des fils électriques. Cette gaine, appelée myéline, aide les messages électriques à voyager plus rapidement le long des nerfs, ce qui rend notre cerveau plus rapide et efficace dans ses fonctions. Ce processus se produit surtout quand nous sommes bébés et enfants, mais continue un peu tout au long de notre vie pour maintenir notre cerveau en bonne santé. 
3. Formatrice dans le domaine de l’intégration neuro-sensorimotrice des réflexes archaïques
4.Concept créé par Suzanne Colson : https://suzanne-colson.com