Texte traduit de l’Angais par Marie- Eve Cornier
Le syndrôme de la mort subite du nourrisson induite par « le réflexe de paralysie de la peur » ?
Med Hypotheses. 1987 Apr;22(4):347-56.
Abrégé
Le syndrôme de la mort subite du nourrisson (SMSN) est la première cause de décès entre l’âge d’un mois et un an dans les pays développés. Son étiologie reste un mystère malgré des recherches approfondies sur le sujet au cours des dernières décennies. Le problème majeur est de définir le mécanisme de déclenchement menant au décès. La plupart des théories ont traité des dysfonctionnements du corps, des infections et des agents toxiques, et seule une attention mineure a été accordée à un éventuel mécanisme de déclenchement psychique. L’hypothèse est avancée que le réflexe appelé le « réflexe de paralysie de la peur » (pour d’autres termes, voir plus bas), un réflexe atavique présent dans tout le règne animal, peut constituer un mécanisme de déclenchement majeur pour le SMSN. Le réflexe est provoqué par la peur résultant de tout événement menaçant qui est perçu comme un danger et avec lequel l’organisme est incapable de faire face, typiquement dans une confrontation d’un prédateur. Un stimuli menaçant important chez les animaux, et qui peuvent avoir une importance particulière chez les nourrissons humains, sont la restriction de mouvements, les bruits soudains et inconnus, la séparation de la mère et des compagnons et une exposition soudaine à un environnement inconnu. Les caractéristiques de la réponse principale est une « paralysie » motrice immédiate (immobilité généralisée et prolongée), une absence de réaction et une bradycardie soudaine et profonde. Cette dernière peut mener à une asystolie et à des arythmies cardiaques fatales. Toute hypothèse visant à expliquer la cause de SMSN doit tenir compte de la répartition par âge unique des victimes du SMSN avec une incidence maximale de l’âge de 2 à 4 mois, son occurrence fréquente dans le sommeil paradoxal et l’observation que la majorité des décès sont silencieux. De plus, elle doit être compatible avec les facteurs de risques déjà établis (patrimoine génétique, mère dépendantes aux opioïdes et le tabagisme). L’hypothèse de la paralysie de la peur est conforme avec tous ces faits, et elle suggère des mécanismes de déclenchement nouveaux et potentiellement dangereux qui, on doit le reconnaître, peuvent possiblement être évités. En tant que réflexe central, il ne laisse aucune trace dans l’organisme ce qui explique les résultats post mortem négatifs. Des suggestions pour tester l’hypothèse sont données et des mesures de préventions possibles sont présentées.
Texte Original
The sudden infant death syndrome induced by “the fear paralysis reflex’?
Med Hypotheses. 1987 Apr;22(4):347-56.
Abstract
The sudden infant death syndrome (SIDS) is the greatest single cause of death between one month and one year of age in industrial countries. Its etiology still remains a mystery despite extensive research during the past decades. The outstanding problem is to define the trigger mechanism leading to death. Most theories have dealt with bodily malfunctions, infections and toxic agents, and only minor attention has been paid to a possible psychical trigger mechanism. The hypothesis is advanced that the so-called ‘fear paralysis reflex’ (for other terms, see below), an atavistic reflex present in the entire animal kingdom, may be a major trigger mechanism for SIDS. The reflex is evoked by fear resulting from any threatening event which is perceived as a danger, and with which the organism is unable to cope, typically in a predator confrontation. Important threatening stimuli in animals, and which may be of particular importance in human infants, are restraint of movement, sudden and unfamiliar noises, separation from the mother and companions, and sudden exposure to an unfamiliar environment. The main response characteristics are an immediate motor ‘paralysis’ (prolonged and generalized immobility), unresponsiveness, and abrupt and profound bradycardia. The latter may proceed to asystole and fatal cardiac arrythmias. Any hypothesis attempting to explain the cause of SIDS must account for the unique age distribution of SIDS’ victims with a peak age incidence at 2-4 months, its frequent occurrence in REM sleep, and the observation that most deaths are silent. Further, it must be consistent with previously established risk factors (genetic determination, opiate-addicted mothers and cigarette smoking). The fear paralysis hypothesis is in accordance with all these facts, and it suggests new and potentially hazardous triggering mechanisms which, one recognized, possibly can be avoided. As a central reflex, it does not leave any trace in the organism, which explains the negative postmortem findings. Suggestions for testing the hypothesis are given, and possible preventive measures are presented.