TDA-TDAH / TSA

Les compétences demandées à des enfants TDA- TDAH et même TSA, que ce soit à la maison, mais encore plus à l’école ou même plus tard à des adultes en entreprise, comme par exemple maîtriser son impulsivité, écouter et faire ce qu’on lui demande, rester tranquillement assis, maintenir son attention… présuppose un développement satisfaisant des connexions du cortex préfrontal. Mais les personnes hyperactives et TSA n’ont pas encore développé toutes ces connexions.

Le cortex préfrontal coordonne la pensée, nos émotions et l’ensemble de nos activités, et les met en lien avec notre milieu environnant et avec nos besoins internes. Il reçoit et traite les informations du monde interne et externe. C’est le plus haut niveau de coordination entre nos pensées et nos sensations, indispensable à notre survie. S’il est insuffisamment stimulé, il ne forme pas de bonnes connexions et c’est le fonctionnement du cerveau tout entier qui en pâtit. C’est notamment le cas des personnes TSA.

Le cortex préfrontal joue un rôle essentiel dans le contrôle de l’impulsivité, dans la capacité à rester concentré, à être constant. Des lésions sur cette aire ou un manque de connexions sont sources d’impulsivité, d’explosions d’agressivité, d’un manque de prévoyance et d’une incompréhension des conséquences de ces actes.

Le cortex préfrontal a des connexions nerveuses avec notamment le thalamus, l’hypothalamus et le système d’activation réticulée.

Le thalamus transmet efficacement les messages sensitifs venus du corps, il fait office de station relais cruciale pour la transmission ascendante des messages, il participe aussi au contrôle des états d’éveil et de sommeil. Il améliore le traitement sensoriel et la perception.

L’Hypothalamus contrôle les fonctions autonomes et endocriniennes. Il a un rôle important pour la régulation et la sécrétion hormonales, et influences les diverses réponses émotionnelles. Il augmente la conscience de soi et l’auto régulation.

Le Système d’Activation Réticulée permet notamment de filtrer les influx sensoriels, trier ce qui est important (et mérite attention), et ce qui est moins important ( et peut être ignoré) ; permet un état d’alerte immédiat et complet et donc permet d’être prêt à répondre au danger ; module les mouvements volontaires et le tonus musculaire. Il augmente la conscience sensorielle et sa compréhension.

Quand ces 3 là ne parviennent pas à filtrer et à transmettre les influx sensoriels au néocortex, le traitement sûr de ce qui se passe autour de nous n’est plus assuré correctement. On le voit notamment chez les personnes TSA, cela procure trop ou pas assez d’informations sensorielles.

Le cortex préfrontal a également des connexions avec les ganglions de la base.
Les ganglions de la base favorisent l’intégration des réflexes primitifs et instaurent les réflexes posturaux. Ils permettent la régulation du mouvement et de l’activité, et une capacité à être mobile. Si les connexions ne sont pas bien établies, il y aura des troubles de la motricité, des réflexes primitifs actifs, des difficultés d’attention et de concentration, et un mauvais contrôle de l’impulsivité. Ce qui est souvent observé chez les personnes TDA/TDAH.

Une pratique régulière des mouvements rythmiques crée de meilleures connexions vers le cortex préfrontal, renforce le réseau neuronal, améliore le fonctionnement de toutes ces structures.

Bien sûr, cela pourra prendre beaucoup de temps. En effet, le cervelet doit rattraper son retard et fournir une stimulation suffisante au cortex préfrontal de sorte que celui-ci puisse atténuer les effets du système limbique. Parfois cela peut même prendre plusieurs années, notamment parce qu’au début les mouvements peuvent être difficile à réaliser et encore plus de façon fluide, coordonnée et en rythme.

Mais un petit peu de mouvements, quotidiennement, permettra de stabiliser l’organisation posturale et émotionnelle progressivement. Au fur et à mesure, le temps et le nombre de mouvements pourront être augmentés. C’est ensuite que les pensées, la motivation et le raisonnement commenceront à s’organiser, et un sentiment de sécurité et une facilité à percevoir et à appréhender le monde avec sécurité et assurance émergera et se stabilisera.

Chez les enfants hyperactifs, il y a de nombreux signes d’amélioration en suivant un programment de mouvements RMTI, et cela dans les premiers mois qui suivent le début du programme, si cela est fait quotidiennement. On pourra observer :

– la baisse de l’impulsivité et des crises émotionnelles

– une meilleure concentration et une meilleure attention

– une amélioration du raisonnement logique

– une amélioration de l’estime de soi et de la confiance en soi

– une joie de vivre et l’envie d’aller vers les autres

– ils apprennent à rester centrés sans se laisser distraire

– ils trouvent que les mathématiques sont moins difficiles que ce qu’ils pensaient

– ils se font plus d’amis

– ils ont une meilleure posture oculaire

ATTENTION, au début, il peut y avoir des réactions aux mouvements, des changements sur un plan physique et sur un plan émotionnel.  Cela peut provoquer de la fatigue, des flatulences, de l’énurésie, des maux de tête. Mais il faut aussi s’attendre à plus de crises de colère, à une période d’opposition ou de régression, à des cauchemars ou des réactions émotionnelles. Ces réactions sont temporaires et sont le signe positif d’un changement en cours, d’un réel progrès.
Il se peut que votre enfant ne souhaite plus faire les mouvements. Dans ce cas, essayez de garder un seul mouvement passif, même si vous devez le faire pendant le sommeil de l’enfant.
La patience, le calme, l’écoute, les câlins, les massages ou tout autre moment réconfortant avec votre enfant lui permettront de passer ce cap plus facilement et sereinement. Votre enfant doit se sentir dans un environnement sécure. SURTOUT ne vous énervez pas, ne criez pas. Le stress génère des blocages et ne permet pas aux réflexes de s’intégrer correctement.

Lors de mes prises en charge à domicile auprès d’enfants TSA et TDAH, j’ai pu expérimenter les mouvements rythmiques, ainsi que d’autres approches psycho-corporelles. J’ai pu observer les effets positifs sur les plans postural, émotionnel, sur le développement du langage… à condition que les mouvements soient faits QUOTIDIENNEMENT.

N’hésitez pas à me contacter pour en savoir plus.

Écrit par Frédérique Séguy